jeudi 30 septembre 2010

Jeudi 30 septembre : VIESTE-BARLETTA (43M)







Nous quittons Vieste et longeons le Parc National du Gargano par l’Ouest et le Sud ; pendant dix miles se succèdent de magnifiques falaises calcaires creusées d’innombrables grottes, des pitons rocheux d’un blanc éclatant et des plages…

Nous prenons un petit maquereau-apéritif mais une prise plus importante nous arrache plomb et hameçons !
Vent idéal (travers 3-4) qui nous amène rapidement à Barletta ; mouillage dans le port.
La ville fut une base de départ des croisés ; on y trouve le Colosse, statue d’Hercule (au moyen-âge, on lui fit fondre bras et jambes pour en faire des cloches et on le dota d’une croix !) et un imposant château-fort remanié par Charles Quint.

mercredi 29 septembre 2010

Mercredi 29 septembre : ILES TREMITI-VIESTE (37M)



Nuit un peu agitée : houle le soir et orage de bon matin…
Navigation au grand largue (force 5, un ris) vers le promontoire de Gargano, ergot sur le talon de la botte italienne ; il est formé d’un plateau calcaire creusé de gouffres et couvert d’une épaisse forêt.
En raison du vent et de la houle, impossible de faire du rase-cailloux pour voir les falaises et criques de plus près…
Nous nous amarrons à Vieste, jolie ville avec son château.

Au port, Catarina nous propose une place à l’année pour 2900 euros ou une place pour hiverner à 1500 euros ; avis aux amateurs ! Pour la nuit, ce sera quand même 50 euros…

Mardi 28 septembre : PUNTA PENNA-ILES TREMITI (31M)






Peu de vent aujourd’hui, alternance de voile et moteur vers les îles Tremiti, les seules de l’Adriatique, côté italien.
Juste avant d’y arriver, on pêche un magnifique maquereau qui n’a pas du voir les balises de réserve naturelle ! Cela tombe bien car cela fait trois jours qu’on n’a pas pu faire de courses.

Les Tremiti sont aussi appelées iles de Diomède : à la mort du héros grec, ses compagnons furent changés en oiseaux ! Au moyen-âge, on y construisit un monastère où s’arrêtaient les pèlerins en route vers la Terre Sainte.
Mouillage entre les îles San Nicola et San Domino, petit tour en annexe (panne d’essence, on termine à la rame) et grimpette jusqu’aux imposantes fortifications ; le monastère est en cours de restauration.

Au menu de ce soir (et de demain) filets de maquereau à la tomate et au vin blanc.

lundi 27 septembre 2010

Lundi 27 septembre : SAN BENEDETTO-PUNTA PENNA (70M)

Nous partons de bonne heure sans avoir quitté notre ponton où nous sommes enfermés !
Après un essai de spi, nous naviguons au près car le vent tourne : lamma, notre site météo préféré, se trompe souvent en ce moment…
Bon bord de travers l’après-midi, Thira ronronne de plaisir.
On hésite à aller directement aux îles Tremiti mais on y arriverait de nuit ; aussi, nous rapprochons-nous de la côte avec les Apennins en toile de fond.
Amarrage à couple dans le port de Punta Penna (nous ne voyons personne…)

Dimanche 26 septembre : ANCONE-SAN BENEDETTO (54M)


Le soleil est revenu et nous admirons la Cathédrale d’ Ancône sur son promontoire.

Nous partons de bonne heure pour profiter au maximum du vent portant ; route au travers le matin mais louvoyage l’après-midi…
Amarrage à la Marina de San Benedetto (28 euros, presqu’une aubaine !).

Samedi 25 septembre : RIMINI-ANCONE (52M)

Pas le temps de visiter Rimini : nous avons plus de 1200 miles à parcourir pour rentrer à Propriano la seconde quinzaine d’octobre ; il nous faudra faire de longues étapes et des navigations de nuit chaque fois que la météo le permet.
Le temps est menaçant ; nous sommes au cœur d’une dépression avec du vent arrière et de la houle, donc moteur pour maintenir la vitesse puis bord de grand largue.
La côte est plus vallonnée mais assez bétonnée.
Aucun mouillage sur cette côte Adriatique de l’Italie…on s’amarre donc à la Marina Dorica d’Ancône (70 euros !)

Vendredi 24 septembre : VISITE DE RAVENNE et RAVENNE-RIMINI (34M)







Ravenne fut au V° siècle capitale de l’Empire d’Occident avant de tomber sous la domination byzantine.
De magnifiques mosaïques dorées et très colorées ornent les églises de la ville.
Eglise San Vitale :
Christ en majesté entre Saint Vital et l’évêque Ecclésio, le fondateur de l’église,
l’Impératrice Théodora avec sa cour.

Tombeau de Galla Placidia :
le Bon Pasteur et ses brebis,
les pigeons qui se désaltèrent (ceux qui figuraient dans nos livres d’histoire-géo).

Eglise Sant’Apollinare Nuovo :
Rois mages suivis d’un cortège de saintes, qui portent des offrandes à la Vierge.

Le baromètre chute, il tombe quelques gouttes.
Route au près puis au moteur car le vent tourne, houle, nombreux parcs à moules…
Amarrage de nuit et sous la pluie à la Marina de Rimini (58 euros).

samedi 25 septembre 2010

Jeudi 23 septembre: CHIOGGIA-RAVENNE (60M)


Chioggia semble être un important port de pêche, vu le nombre de chalutiers amarrés ; sur les digues de l’entrée du port,s'alignent les trabucchi,cabanes équipées de palans pour remonter de grands filets (comme les carrelets de Charente).

Navigation sans aucun intérêt le long des Bouches du Pô : pas de vent, on croise de nombreux chalutiers, des parcs d’aquaculture, des plates-formes d’extraction de gaz et des bouts de bois qui flottent…
Amarrage à Marina Marinara (60 euros, très bons services : laverie automatique qui fonctionne et supermarché). La marina est très sécurisée : encerclée de barrières, on a l’impression d’être en prison ; la différence c’est qu’on peut en sortir mais pas y entrer !

Mercredi 22 septembre : VENISE-CHIOGGIA (22M)





Après quelques courses au marché du Rialto (soles et girolles), nous nous hâtons de partir avant que la marée soit basse.

Un dernier petit tour avec Thira devant la Place Saint Marc et nous quittons la lagune.

Nous longeons le Lido jusqu’au port de Chioggia, au sud de la lagune ; amarrage à Darsena Mosella (48 euros, très bon accueil).
Rapide promenade nocturne dans la ville dominée par son campanile.

LES ILES DU NORD : MURANO, BURANO, TORCELLO









Escapade dans les îles du Nord, loin de l’agitation de Venise…
MURANO est célèbre pour ses verreries : on en voit de magnifiques à ne pas confondre avec celles « Made in China » ; la beauté et le prix en font la différence…
Jolie église Santi Maria e Donato reconstruite au XII° siècle dans le style byzantin ; on admire l’abside et les pavements semblables à ceux de la Basilique Saint Marc.

BURANO où une poignée de dentellières perpétuent la tradition ; mais il faudrait que quelques jeunettes suivent les cours de la Scuola dei Merletti pour assurer la relève…
Promenade agréable dans cette Venise miniature dont les rues sont bordées de maisons proprettes aux couleurs vives.

TORCELLO fut l’île la plus puissante de la lagune jusqu’à ce que Venise la supplante.
La Cathédrale Santa Maria Assunta renferme de magnifiques mosaïques du XII° siècle évoquant l’apothéose du Christ et le jugement dernier.
Elle communique avec la jolie église byzantine Santa Fosca à la simplicité harmonieuse.
Nous avons aimé ces églises au style dépouillé qui nous semblent plus adaptées au recueillement et à la prière que les églises baroques et fastueuses de Venise.

AU FIL DES RUES ET DES CANAUX…









Au fil des rues et des canaux, nous avons aimé…
Les gondoles qui sillonnent lentement les canaux (elles sont asymétriques : le côté gauche est plus long, ce qui compense la présence d’un seul aviron à tribord ; serait-ce à l’origine du mot gondoler ?),

Le Campo San Stefano, jolie place tranquille, à deux pas seulement de l’agitation de la Place Saint Marc et du Rialto,

Les masques vénitiens, délicatement décorés (le carnaval a lieu en février pendant les dix jours précédents le mercredi des cendres,

Un puits, parmi tant d’autres, où les Vénitiens s’approvisionnaient en eau potable,

La girouette de la Punta della Dogana : deux atlantes soutiennent un globe sur lequel tourne la roue de la Fortune,

Les lampadaires qui éclairent les quais d’une lumière douce,

La statue de Bartolomeo Colleoni, condottiere de la République, devant la Scuola di San Marco,

Et tant d’autres choses...

LA PEINTURE et L’ECOLE VENITIENNE










L’école de Venise se caractérise par une sensualité affirmée par la primauté donnée à la couleur sur le dessin et par un sens aigu de la lumière…
Impossible de décrire toutes les richesses qui ornent églises et palais…
Nous avons particulièrement apprécié le début de la peinture vénitienne : celle de Lorenzo et Paolo Veneziano (1358), d’influence byzantine et celle des frères Gentile et Giovanni Bellini (1430) et de leur élève Carpaccio (1455) ; leurs tableaux constituent de véritables chroniques de la vie à Venise.

Veneziano Paolo : Couronnement de la Vierge,
Bellini Gentile : Procession sur la place Saint Marc,
Bellini Giovanni : Vierge à l’Enfant entourée de saints,
Carpaccio : Mystère des reliques de la Sainte Croix (Guérison d’un possédé) ; on y voit le pont du Rialto, alors en bois et les gondoles d’origine,
Carpaccio : Légende de Sainte Ursule (L’arrivée des ambassadeurs anglais),
Titien : Présentation de la Vierge au Temple,
Titien : Pieta,
Tintoret : Saint Marc libérant un esclave de la torture,
Véronèse : Repas chez Lévi (Cène renommée après intervention de l’Inquisition).

LE PALAIS DES DOGES





Construit au XII° siècle puis agrandi, le Palais des Doges présente deux élégantes façades gothiques de marbre blanc et rose qui reposent sur un portique finement ciselé.

La Porta della Carta où le Doge Foscari s’agenouille devant le Lion de Saint Marc, mène à la cour intérieure et à l’escalier des Géants, dominé par Mars et Neptune ; eux-aussi symbolisent le pouvoir de Venise sur les terres comme sur les mers.

L’escalier d’or conduit aux appartements du Doge et aux Salles Institutionnelles magnifiquement décorées par Tintoret et Véronèse; nous admirons en particulier la salle du Grand Conseil où s’élaboraient les lois ; la salle du Conseil des Dix accueillait les magistrats chargés de la sécurité de l’état (dans tout Venise, des Bouches de Lion recueillaient les dénonciations des délateurs).
Le Pont des Soupirs, enfin, conduit aux nouvelles prisons.